Janna Buffet
Les jardins qu’on aime

Architecture paysagère

Lorsque le jardin deuient une œuure d'art

Elle rêve de réaliser un projet de jardin pour une ville ; un espace où les habitants pourraient flâner et pourquoi pas, s’en inspirer pour leur propre jardin. En attendant, Janna met son talent au service de particuliers, ici et ailleurs. 

Rien ne prédestinait Janna Buffet-Smolianichenko à devenir architecte paysagiste. Sortie diplômée de l’université de biologie de Saint-Pétersbourg au milieu des années 90, la chute de l’Union Soviétique va bousculer un parcours tout tracé. D'abord enseignante, Janna va suivre, pendant deux ans, les cours de l’école d'aménagement paysager. Aujourd’hui, elle se partage entre la France et la Russie et signe des projets où sa maîtrise technique et sa sensibilité font merveille. 

«Décorer un jardin n’est pas un exercice facile ». Classiques ou modernes, ces pièces doivent être cohérentes avec le lieu qui les accueille. En m’appuyant sur la connaissance de l’histoire de l’art du jardin, j'essaye toujours d'ouvrir une belle vue.

La première question et certainement la plus importante que se pose l’architecte paysagiste avant de commencer à travailler avec un prospect, c’est de collecter des informations en amont. Cette analyse, voire l’observation du terrain concerné est primordiale : existence des grands arbres, endroits ensoleillés et ombragés, quantité de lumière dans les parties ombragées, les ombres portées par les arbres du voisinage. 

Après, on prend en compte le style de la maison et les préférences du prospect, non seulement sur le choix des plantes mais également des couleurs et textures des feuilles. Tout ce qui est énuméré est analysé pour soumettre dans le concept, deux ou trois variantes. Après quoi, il est possible decommencer à exécuter le plan de masse.

« À mes heures perdues, je suis artiste peintre, ce qui m’aide dans le choix des couleurs à pri gier pourlesjardins queje réalise. Car un jardin est intrinsèquement lié aux couleurs ». Mais si Janna choisit les teintes qu'elle va poser sur sa toile, dans son métier, elle veille à respecter les goûts de ses clients, tout en tenant compte de l’environnement immédiat du projet, « le climat, la pluviométrie, la luminosité, le PH de la terre, la prise au vent, l'altitude, s’il s’agit d'espaces ouverts ou fermés ». Ainsi, dans ces compositions, les plantes se développeront correctement et demeureront en bonne santé. 

Autant de points qui vont lui permettre de présenter un projet qui corresponde aux attentes des clients. « Il ne faut pas oublier que je réalise des jardins pour mes clients, aussi, sans leur ressenti, il m'est impossible de savoir s'ils s’accaparent le jardin comme le leur».


Partisane d’un style naturel, qu'elle apprécie personnellement, elle conseille volontiers le minimalisme, toujours élégant pour des jardins aux grandes superficies ou pour des parcs.

Est-ce sa fibre artistique qui la pousse quand c’est possible, à intégrer des œuvres d'art ? «Décorer un jardin n’est pas un exercice facile ». Classiques ou modernes, ces pièces doivent être cohérentes avec le lieu qui les accueille. En m’appuyant sur la connaissance de l’histoire de l’art du jardin, j'essaye toujours d'ouvrir une belle vue. Dans notre région PACA, les terrains sont souvent proches les uns des autres et ne permettent pas toujours de procurer ces possibilités. Par exemple, l'usage de miroirs permet de prolonger l’espace au-delà de ses limites pour créer une perspective illusoire. 

«Il existe des éclairages fonctionnels et d’autres décoratifs. Dans mes projets, l’éclairage doit pouvoir s’adapter en fonction des saisons. Il y a aussi des demandes pour des éclairages de fêtes. J’aime l’idée de programmer ici ou là, un éclairage doux et romantique, d’éclairer certaines plantes, des art-objet et fontaines. Ces combinaisons de lumières permettent de faire vivre le jardin en fonction de l’humeur du maître des lieux»